Voici le dossier de restauration d'un sympathique attelage que j'ai déniché il y a trois ans.
Vu le peu d'exemplaire fabriqués, je pense que cela servira plus à ceux qui voudraient s'en construire une, mais bon, on ne sait jamais...
Avant:
Après:
Présentation de l'engin:
Un peu d'histoire...
Trouvé il y a trois ans via le site d'annonces "Le Bon Coin" pour la somme de 250€, cet équipage appartenait à un papy savoyard.
Selon le gars qui me l'a vendu, l'ancien propriétaire de l'AV79 et de la remorque vivait en Haute Savoie du coté de Rumilly, et avait acheté
le tout neuf à la fin des années 50, auprès de la maison A. Monin (cycles-motos) à Faverges (74).
Il s'en servait pour livrer les bistrots du coin en liqueurs et avait fait transformer la remorque en caravane
pour transporter ses petits enfants quand il est parti en retraite au milieu des années 60.
L'engin est bien construit et monté sur amortisseurs ce qui fait penser à une production manufacturée.
Apparemment, un artisan savoyard faisait des petites séries dans ce style et travaillait avec les concessionnaires locaux.
L'année suivante, j'en ai vu une stirctement identique qui était restée en configuration remorque à la brocante de Chambéry, ce qui accrédite cette thèse, mais je ne disposre malheureusement pas d'informations plus détaillées...
Caractéristiques:
La remorque/caravane se compose d'une caisse en contreplaqué marine, construite autour d'une caisse métallique tubulaire.
Le tout est monté sur deux bras oscillants indépendants qui lui assurent une parfaite stabilité car les roues ne quittent jamais le sol, même sur les chemins défoncés.
Chaque bras est maintenu par deux ressorts réglables en tension à l'arrière, qui devaient effectivement permettre de transporter des bouteilles sans trop de casse.
Ce doit être relativement confortable car mon fils de trois ans arrive à s'endormir dedans malgré les chaos des routes de campagne!
L'attelage est assez léger: à peine 22 kilos et très maniable avec une "bleue".
L'accrochage se fait grâce à tube coudé percé à l'extrémité avec une bague de bronze sertie dans le trou.
Côté mobylette, l'ensemble vient se placer sur un un silent-bloc de type Paulstra.
Les pneus sont des Michelin en 400X35A lignés.
La partie habitacle est prévue pour accueillir deux sièges enfant face à face, mais ils avaient disparus quand j'ai acheté l'engin.
En cas d'intempéries, la caravane peut se fermer grâce à une capote, la ventilation étant assurée par deux aérateurs latéraux réglables.
La visibilité est assurée par deux fenêtre en plexiglass.
Dimensions:
Hauteur maximum: 95 cm
Hauteur d l'habitacle:70 cm
Largeur totale: 81 cm
Largeur de l'habitacle: 70 cm
Longueur de la caisse: 90 cm
Dimension des bras oscillants: 62 x 16 cm
Diamètres des tubes: 1,6 et 2cm
Longueur du timon coudé de remorquage: 70 cm
Attention, la remorque est conçue pour être fixée sur un silent-bloc en bout de porte bagage.
Pour une fixation classique au tube de selle, il faudra rallonger le tube d'une quarantaine de centimètres.
Démontage et restauration:
Le démontage:
La restauration:
Le ponçage et le mastiquage terminés et j'ai passé les deux couches d'impression.
En cours de route, je me suis aperçu qu'elle avait été repeinte quatre fois au cours de son demi-siècle d'existence.
A l'origine elle était blanche avec les tubes bleu gitane. Ont suivies une couche de gris, une de noir (appliquée à la
truelle un jour de tempête de sable), puis une de bleu...
Je l'ai refaire en bleu gitane, c'est moins salissant que le blanc.
Et de toutes façons, j'avais déja commandé ma peinture...
J'ai trouvé une teinte quasi identique chez Distri.Couleurs: référence N004 UNILAKO.
C'est un primaire et une laque polyuréthane à l'eau qui devraient assez bien résister aux projections d'essence.
Avantage: ça ne m'a coûté que 34€ et il me reste largement de quoi faire deux ou trois mobs.
Au démontage: bonne surprise, les baguettes latérales sont en alu poli. Je les croyais en bois, mais une fois débarrassées de leurs couches de peintures, c'est assez joli.
Moins bonne surprise: un des bras oscillant était bloqué par la rouille et le tube s'était fissuré et il a fallu le ressouder.
Par ailleurs, il semble que les fenêtres aient été remontées du mauvais coté lors de la dernière peinture. Le plexiglas devait être dans l'habitacle à l'origine.
Lors de la restauration, j'ai découvert que la première couche de bleu gitane était une peinture cuite et que tous les éléments étaient numérotés.
Bref, ce n'est pas "Robert Bidochon" qui a bricolé ça dans sa cabane au fond du
jardin...
Reconstruction d'un siège:
Et voilà, c'est terminé!
J'ai ajouté quelques accessoires d'époque: le robri de radiateur d'une Renault 4CV
(avec un catadiopre de Peugeot 404 au milieu), son porte-bidon ainsi que ses clignotants qui fonctionnent désormais comme feux de position avec une alimentation par piles.
L'entourage des vitres est réalisé avec du jonc d'Austin Mini trouvé sur e-bay et la capote avec du simili de chez Mondial Tissus.
Naturellement toutes ces modifications sont réversibles...
J'ai aussi posé deux sigles Mobylette car après avoir été tractée un demi siècle par une bleue, j'ai estimé qu'on pouvait accorder la naturalisation par mariage à la caravane... et l'accueillir dans la grande famille Tobec!
Les pneus ont été peints à la peinture Restom, mais bien que j'ai suivi le mode d'emploi à la lettre, ça craquèle déja (???).
Le pare choc arrière provient d'un portique mobile de penderie (mon épouse ne s'en est pas encore aperçu, mais au moins je ne recevrai pas de coups de balai vu que je l'ai tronçonné pour
remplacer le tube que j'ai emprunté ).
Quant à la structure interne de la capote ce sont les tiges de l'étendoir à linge: très pratique, le métal est bien rigide et enduit de plastique pour éviter les tâches de rouille (ça non plus
elle ne l'a pas encore découvert... ).
Première sortie entre deux averses et succès assuré.
Scoopy, le chien en peluche mon fils a servi de cobaye les premiers kilomètres, pour voir si tout allait bien et pour une fois c'est le cas du premier coup...
Et c'est reparti pour avaler les kilomètres!
Depuis la fin du chantier, l'attelage a déja fait plus de mille bornes sans autre souci qu'une crevaison...